[La planète Médocorillia.
Année 20XX.]
Mes cheveux bruns sont sales et en désordre. Ma peau, d’ordinaire bronzée et en santé, est toute crottée et elle a des cicatrices. Seul mon regard vert est toujours vif. Mes vêtements ont des déchirures et des traces de sang séché. J'entre dans la maison abandonnée et je commence à chercher de la nourriture dans la cuisine. Je tends souvent l'oreille, en écoutant les sons qui m'entourent. Des zeds pourraient venir. Me dis-je. Faire face à une horde serait le pire de mes problèmes.
Depuis quelques années, les habitants de Médocorillia sont en pleine apocalypse zombies. La cause est inconnue. Un virus terroriste ? Quelque chose dans l'air ou dans l'eau ? Une mutation ? Cela n'a pas d'importance. Si tu meurs, tu deviens un zed. Si tu es infecté par une morsure de zombie, tu deviens aussi un zed. Je ne veux pas en devenir un. J'ai tellement faim... où est cette nourriture ?! Je regarde partout, aucune trace de nourriture. MERDE !
Soudain, j'entends des pas. Quelqu'un arrive ! Je vais me cacher dans le garde-manger vide. J'entends la porte de la cuisine s'ouvrir. Quelqu'un entre.
« Hé ! Je sais que tu te caches là-dedans. »
C'est la voix d'un jeune homme. Il doit avoir à peu près mon âge, dans la vingtaine.
« Sors ou je tire ! »
Je sors et je me retrouve face à face avec un Modifié. Comme tous ceux de son espèce il a les cheveux, les yeux et la peau de couleurs non naturelles. Ses cheveux sont bleu foncé, ses yeux sont orange et sa peau est aussi pâle que de la craie. Il me fait penser à un vampire, bien qu’ils n’existent pas. Je remarque qu’il a un sac à dos.
« Un Pur. » Me dit le Modifié. « À voir ta tête, tu ne dois pas être content de me voir. »
« Bien sûr ! » Lui réplique-je. « C'est de ta faute si nous sommes dans cette merde ! »
« Cette merde ? L'apocalypse zombie ? Ce n'est pas d’notre faute ! Encore de la propagande gouvernementale, sans doute. »
« Quelle propagande ? Le gouvernement ne ferait pas ça ! »
« Le crois-tu *réellement* ? Avec les Lois de la Pureté et tout le reste ? »
Les Lois de la Pureté sont des lois mises en place pour interdire les manipulations génétiques dont les Modifiés sont originaires.
« C'est pour protéger le monde ! » Dis-je au Modifié. « Vous auriez pu tous nous détruire ! Avec les Lois de la Pureté, vous ne pouvez plus devenir surpuissants ! »
Plutôt que de me se mettre en colère, l’étranger devient moqueur.
« Wow... ils t'ont vraiment lavé le cerveau, Pur Gars. »
« Comment m'as-tu appelé ?! »
Je bous de rage.
« “Pur Gars”. Tu es un Pur et tu es un gars. »
J’allais lui dire un juron quand il me demande de me calmer car, selon lui, « Pur Gars » c’est mignon.
« J'ai un nom, tu sais ! C’est Codiriaz de Laxem ! »
Oui, c’est mon nom.
« “Codiriaz de Laxem”? » Questionne l’étranger. « Vous, les Purs, avez des noms tellement bizarres. »
« Ce n'est pas bizarre ! C'est vous qui avez des noms loufoques ! »
« Vraiment ? » Me demande le Modifié avant de me révéler son nom. « Est-ce que “Jack Coroson” fait loufoque ? »
Je dis « ouais » en guise de réponse. Jack soupire avant de dire « Peu importe, Pur Gars ».
« ARRÊTE DE M'APPELER COMME ÇA ! » Crie-je, encore plus en colère.
Jack rigole. Voulant cesser ces absurdités, je propose une idée au Modifié, tout en me calmant.
« Écoute, je vais t'appeler Jack au lieu de ce que nous, les “Purs Gars”, appelons habituellement les gens de ton espèce, si tu m'appelles par mon nom. »
Jack est d’accord pour m’appeler par mon nom, mais il trouve Codiriaz beaucoup trop long. Il veut m’appeler Cody à la place.
« “Cody”? NON ! » M’exclamé-je. « C'est un nom de Modifié ! »
« Ok ! Riaz alors. »
Je suis d’accord pour qu’il m’appelle Riaz. Je demande ensuite à Jack pourquoi il est ici. Le Modifié me dit qu’il cherche quelque chose à échanger. Je lui demande plus de précision. Jack dit qu’il a « un ami » qui peut lui donner quelque chose de vital en échange d’une autre chose. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Quelque chose de vital ? Me demandé-je. Comme quoi ? Soudain, mon estomac grogne.
« Oh, j'ai *tellement* faim ! As-tu de la nourriture avec toi ? »
Jack dit « oui », mais seulement pour lui. Des rations. Je le supplie de m’en donner une. Il ne veut pas. Je propose alors de l’aider à trouver son objet à échanger en échange d’une ration de nourriture. Le Modifié accepte. J’ai à manger ! OUAIS ! Dommage que j'aie tout fini en deux minutes. Je n'ose pas en demander plus à Jack.
Soudain, le Modifié sursaute. Je demande ce qui ne va pas.
« Cette sensation... » Me dit Jack. « Une horde de zombies approche. Nous devons partir ! »
« Qu... ? »
« ALLEZ ! »
Jack me traîne hors de la maison. J’allais lui crier après quand il me demande de regarder par là. Je regarde dans la direction qu'il indique et je la vois. La horde. Comment savait-il qu'elle allait arriver ? Je sais que les Modifiés du passé ont des sens accrus, mais quand même.
« Allez, » dit Jack « on doit partir d'ici ! »
Nous courons dans la direction opposée de la horde et nous nous réfugions dans un dépanneur saccagé.
Dans le dépanneur, le Modifié me demande de chercher quelque chose d'utile. Puisque le dépanneur a été saccagé, il n'y a plus rien d'intéressant. Sauf...
« Qu'est-ce que... ? Ohhhhhhh ! » M’exclamé-je. « Est-ce une revue ♥♥♥ ? »
« Riaz, ce n'est pas le moment ! » Me réplique Jack, en colère.
Je soupire, je pose le magazine sexy puis je vois de la nourriture ! Mais elle est pourrie. Cependant, j'ai toujours très faim, et la nourriture est la nourriture. Sous le regard étonné de Jack, je mange tout. Qui se soucie de savoir si c'est pourri ?! Sauf que je me sens malade et que je m'affaiblis rapidement.
« Empoisonnement alimentaire. » Dis Jack sombrement. « Vraiment, à quoi pensais-tu en mangeant de la nourriture pourrie ? »
Je lui dis que ce n'est pas drôle. Je suis entrain de crever. Jack me dit que, selon mon état, je vais être mort dans environ cinq minutes. Je crie un juron et le Modifié me demande une requête assez loufoque.
« Avant que tu ne meures, m'autorises-tu à prendre ton cœur après ta mort ? »
« Qu'est-ce que c'est que cette folie ? » Lui demandé-je. « Mon *cœur* ? »
« Oui, » me répond Jack « pour échanger avec mon ami. »
« Quel genre de personne veut échanger un cœur Médocorillien ? C'est de la folie ! »
« Le genre que je dois me lier d'amitié pour rester. »
« Jack, ce que tu dis n'a aucun sens ! »
« Riaz, c’est “oui” ou “non” ? Le temps presse. »
« Meeeeerde. Eh bien, je suis mort de toute façon, alors prends-le, racaille de Modifié ! »
Jack soupire. Il murmure ce qui ressemble à des excuses et puis je suis mort.
C'est la fin de mon histoire, mais celle de Jack continue.
Hé. Au moins, je ne suis pas devenu un zombie !
Je suis sorti du dépanneur. J'ai du sang sur les mains. Le cœur frais de Riaz - ou plutôt de Codiriaz - est dans un récipient dans mon sac à dos. Sa mort ne m'affecte pas. J'ai vu tant de survivants mourir... D'une certaine façon, c'est comme si je vivais avec la mort. Elle est si lointaine et pourtant si proche. Un faux pas et elle va me réclamer... si je ne deviens pas d'abord un zombie. Cela n'arrivera pas ! Me dis-je. Avec Son Sang, l'infection est stoppée ! Tant que je reçois mes doses régulières... de Lui ou de l'un d'entre eux. Je soupire. Si seulement tout était plus facile pour moi... Mais c'est dommage pour Riaz et les Purs. Ils sont tellement endoctrinés par le gouvernement qu'ils ne peuvent pas comprendre, ils ne peuvent pas voir. L'abus des Modifiés. Pourtant, tout cela appartient au passé. Maintenant, tout le monde - Pur ou Modifié - doit survivre parmi les zombies. Quant à moi, il y a quelques mois, j'ai été mordu par un zombie. Sachant que j'allais me transformer, j'étais prêt à me tirer une balle dans la tête quand Il m'a arrêté. Miller des Entre-Deux, le fils de Véralin.
[Il y a quelques mois...]
Je me suis enfermé à l'arrière d'un magasin qui vendait de la viande fraîche. La viande qui reste maintenant est toute pourrie et pleine d'insectes. Je regarde mon bras droit. La morsure zed est grande et profonde. Merde, merde, MERDE ! J'ai survécu tout ce temps - même après la mort de toute ma famille - et je vais devenir un zombie. Non, je préfère mourir ! Mon arme a encore des balles. Je sais ce qu'il faut faire. Une balle dans la tête. Pas plus compliqué que ça. J'allais le faire et mettre fin à ma vie quand j'ai entendu des pas. Qu'est-ce que... ? Un autre survivant ? Eh bien, peu importe. Je n'ai qu'à appuyer sur la gâchette... et la porte verrouillée est enfoncée par un zombie masculin. Il me regarde et grogne.
« C'EST. QUOI. CES. CONNERIES ! » Hurlé-je, en très grande colère. « Vraiment ?! »
J'étais sur le point de lui tirer dans la tête, puis de me tuer, quand un autre moment « WTF » se produit.
« Hé, toi. »
Le zombie m’a parlé. C’est un zombie et il a parlé.
« Oui, toi. Tu ne devrais pas faire ça. »
Je suis sans voix. Le mort-vivant continue de parler. Je remarque que ses cheveux et yeux ont une couleur naturelle. Il est donc un Pur.
« “Il est si facile de partir pour toujours, mais une fois que c'est fait il n'y a pas de retour en arrière. Tant que vous avez de la Volonté, vous devez vivre.” Ce sont les mots de Notre Bon Véralin. »
Comment cela peut-il être possible ? Un zombie avec un intellect.
« Je le sens, tu as toujours la Volonté. »
« Non, je n'en ai pas ! »
J'ai réussi à parler malgré ma stupeur. Je montre ma morsure au zombie et je lui dis que je vais me transformer bientôt. C’est fini pour moi. Le mort-vivant dit que cela semble être le cas.
« Que veux-tu dire ? » Lui demandé-je. « Ne me dis pas que tu as enfoncé la porte que pour m'empêcher de me tirer une balle dans la tête ! »
« Eh bien, oui. »
Je soupire de frustration.
« POURQUOI ? » Crié-je au zombie. « Je viens de te le dire, je vais me transformer en zed ! »
« Et si je te disais qu'il y a un moyen d'empêcher la mutation en zombie, l’essaierais-tu ? »
C'est quoi ces conneries ? Se moque-t-il de moi ou quoi ? J’explique au zombie qu’il n'y a pas de remède à la zombification. Le gouvernement, avant sa chute, a essayé d'en faire un sans succès. Maintenant, chaque être vivant doit survivre à sa façon. Il y a quelques refuges fortifiés, mais ils ne dureront pas éternellement. Le mort-vivant me dit qu’il ne parle pas d'un remède - ce serait un miracle s'il existait ! - mais d'un moyen d'arrêter le processus de zombification.
« N'est-ce pas la même chose ? » Lui demandé-je.
Le zombie intelligent me dit que « non ». Un remède transformerait les zombies en Médocorilliens et les empêcherait d'infecter d'autres personnes. Je suis infecté. Je vais toujours l’être, mais je peux empêcher ma transformation avec son « soi-disant » moyen. Le mort-vivant me demande à nouveau si je veux l’essayer.
« Je suppose que oui. Tu as un nom ? Je m'appelle Jack Coroson. »
Il me dit que son nom est Miller. Je trouve cela étrange.
« Miller ? C'est tout ? » Lui demandé-je.
« C'est tout ce qui me reste de mon ancienne vie. »
« Attends... ne te souviens-tu pas d'avoir été un Pur ? Pourtant ‘‘Miller’’ est un nom de Modifié. »
« ‘‘Pur’’... ‘‘Modifié’’... J'ai entendu ces mots de nombreuses fois, mais je n'ai jamais compris ce qu'ils signifiaient. » Dis Miller. « Je sais que notre monde s'appelle Médocorillia. Nous sommes tous des Médocorilliens. »
« Je vois. »
Miller veut en savoir plus. Je ne m'attendais pas à devoir donner une leçon d'histoire à un zombie qui parle, mais je me lance.
[Toujours dans le passé.]
Dans notre monde, tout est divisé en deux. Les Croyants, ceux qui croient que le monde a été créé par les dieux, par Médo, Corillia et leurs enfants. Les Primordiens, ceux qui croient que le monde a été créé par l'étrange Énergie Primordiale. Grâce à l'évolution de la science, la manipulation des gènes est devenue possible. Les Primordiens, voulant évoluer, sont devenus les Modifiés. Les Croyants, voulant garder la faveur des dieux et rester « purs », sont devenus les Purs.
Les Modifiés, en devenant plus forts, plus rapides et plus intelligents que les Purs, sont devenus une menace pour eux. C'est ainsi que le gouvernement, composé de Purs, a créé les Lois de la Pureté, les empêchant d'évoluer davantage. Les Modifiés sont alors isolés de la société, contraints de vivre dans des quartiers barbelés, menacés par les Purs et la discrimination. Incapables de manipuler davantage leurs gènes, ils ont régressé de génération en génération. Aujourd'hui, ils sont identiques aux Purs en ce qui concerne les capacités physiques et mentales. Tout ce qui reste des Modifiés, ce sont leurs noms, plus « simples » que ceux des Purs, et leurs couleurs fantaisistes de cheveux et d'yeux.
Ce qui est étrange, c'est que Serra, l'une des premières Primordiennes, a toujours prêché la paix entre eux et les Croyants. Elle vénérait même les dieux ! Bien sûr, cela n'a plus d'importance maintenant. Tout le monde doit survivre contre les zombies.
« Comprends-tu maintenant ? » Demandé-je à Miller. « D'après la couleur de tes cheveux et de tes yeux, tu serais un Pur mais ton nom est un nom de Modifié. Je ne comprends pas. Comment est-ce possible ? »
« Je ne sais pas, mais je sais que je peux t'aider. Les autres survivants qui ont tenté l'expérience sont tous morts, tués par des zeds, mais toi... peut-être... »
« ‘‘Expérience’’ ? Ta façon d'arrêter le processus de zombification ? »
Le zombie intelligent m’explique que si je prends son sang – ou du sang de son espèce – je suis techniquement un zombie donc l'infection est arrêtée. Je n’en reviens pas. « Son espèce »? Y en a-t-il d’autres comme lui ? Je pose la question à Miller.
« Oui. Je suis Miller des Entre-Deux, le fils de Véralin. »
Comment ? Comment peut-il y avoir des zombies intelligents que personne n'a jamais remarqués ? Songé-je. Miller me donne la réponse.
« Nous prétendons être des zeds réguliers. Nous préférons éviter tout contact avec les Vivants. Nous aussi, nous avons besoin de survivre, et comme survivre signifie manger de la chair et des organes... »
Ouais, cela doit causer des problèmes.
« De plus, les zombies ordinaires ont tendance à nous confondre avec les Vivants si nous leur montrons notre intelligence, donc ils sont aussi nos ennemis. » Continue de dire le zombie intelligent.
« Mais quand même, pourquoi ne pas simplement me tuer puis me manger ? » Lui demandé-je.
« Parce que Véralin, le premier d'entre nous, a toujours voulu sauver des vies. Je suis son exemple. Alors, Jack des Modifiés, veux-tu bien prendre mon sang ? »
Je reste silencieux puis je dis « oui ». Qu’ai-je à perdre ? Miller prend alors une seringue et la remplit de son sang. Il ne me reste plus qu'à l'injecter. Quand je le fais, je ressens une grande douleur, comme si de l'acide se déversait dans mon sang. J’hurle de douleur et Miller me demande de tenir le coup. Une fois que la douleur s'est atténuée, Miller m'explique que j'ai besoin de doses régulières si je ne veux pas devenir un zed. Il est toujours prêt à m'en donner si je le revois. Cependant, ses semblables voudront quelque chose en retour.
« Bien sûr, je ne dirais pas non à la nourriture, » dit Miller « alors si tu as un foie ou un cœur frais, je vais le prendre avec plaisir. »
Depuis que j'ai rencontré Miller, je l'ai vu souvent, et il me donnait toujours une dose de son sang. Je me suis demandé une fois s'il me suivait quand je me déplaçais de ville en ville. Mais c'est probablement une coïncidence. J'ai également appris de lui que si un survivant non infecté est mordu par un Entre-Deux, il devient l'un d'entre eux et non un zombie. Comme j'ai déjà été mordu par un zed, une morsure d'Entre-Deux n'aurait aucun effet sur moi. La première souche virale gagne toujours.
[Retour au présent.]
Maintenant, avec le cœur de Riaz, je peux faire un échange contre du sang. Tout ce que j'ai à faire, c'est de trouver un Entre-Deux. Je dois me dépêcher. Je n'ai pas eu de dose depuis un moment et j'ai l'impression que mon temps est compté. Je me demande où aller pour trouver un Entre-Deux. Il y a un cinéma et une usine non loin d'ici. Finalement, je vais à la vieille usine, en passant quelques zeds en chemin. Je fais très attention à les éviter.
« Il y a quelqu'un ? » Dis-je dès que je suis à l’intérieur.
Je ne reçois pas de réponse. L’usine semble désertée.
« Je suis Jack, un ami de Miller ! » Dis-je, en espérant voir un Entre-Deux arriver.
« Miller, hein ? » Me répond une voix d’homme.
Un Entre-Deux arrive. Génial ! Il est armé d'un fusil de chasse et il le pointe en ma direction. Oh oh !
« Je n'ai pas confiance en ce malade ni en ses amis ! » Dis l’Entre-Deux en colère.
Je dis au zombie armé que je ne suis pas venu pour causer des problèmes. L’Entre-Deux me répond avec sarcasme.
« Miller *est* un problème. Lui, et son idée de vouloir sauver les Vivants. »
« Ce n'est pas une mauvaise chose d'aider les gens. » Dis-je au zombie intelligent.
« Ouais, sauf que ces maudits Vivants veulent tous nous tuer ! »
Je lui réplique que je ne veux pas le buter. J’ai uniquement besoin d'un peu de sang d'Entre-Deux. Le zombie se retient de rire et son ton devient encore plus moqueur.
« Ohhhhhhhh wow, encore un de ses cobayes pour sa stupide expérience ! Crois-tu *vraiment* que tu peux retenir l'infection pour toujours ? »
« Que veux-tu que je fasse, » demandé-je à l’Entre-Deux « que j'arrête d'utiliser le sang et que je devienne un zombie ? »
« Non, mais l'alternative... »
Je lui demande de quoi il parle. Quelle alternative ? Miller n'a jamais parlé d'une alternative. Le zombie intelligent soupire. Il pose son fusil de chasse à terre et il se présente. Il se nomme Étienne. Il était un Modifié, comme moi. Ce ne sont pas tous les Entre-Deux qui ont oublié leur passé, comme Miller.
Étienne m’explique que « l'alternative » est une théorie de Miller. Il lui en avait parlé. Miller pense que si un survivant reçoit constamment du sang de l'Entre-Deux, une mutation se produira lentement et le survivant deviendrait quelque chose d’autre. Pas un zombie sans cervelle, mais un Entre-Deux. Mais tout aussi différent, comme un Super Entre-Deux.
C’est pas possible…, me dis-je. Un Super Entre-Deux ?
« Il pense que c'est l'évolution naturelle de la race Médocorillienne, que c'est la seule façon de survivre. » Continue d’expliquer Étienne. « Il pense que c'est ce que veut Notre Bon Véralin. C'est un cinglé, je te le dis ! »
« Il... ne... m'a... jamais... dit... ça. » Dis-je, encore abasourdi par ces révélations.
« Bien sûr ! » Répondit Étienne. « Sinon tu n'aurais jamais accepté Son Sang ! »
Maintenant je suis dans une impasse. J'ai toujours pris le sang d'Entre-Deux pour survivre, mais si ce même sang me transforme en zombie, même intelligent, à quoi bon continuer de vivre ? Je veux rester un Médocorillien. Je veux rester *VIVANT*.
« Écoute. » Me dit Étienne. « Je ne t'arrêterai pas. Si tu as besoin de sang, je te le donnerai. Je sens quelque chose de bon... Tu n'as pas un cœur dans ton sac à dos ? »
« Hein ? Ouais, j’ai un cœur. »
« Donne-le-moi et tu auras assez de doses pour un bon moment ! »
Je lui donne le cœur de Riaz et Étienne le dévore rapidement, puis il remplit plusieurs tubes avec son sang. Ces tubes peuvent être échangés dans une seringue standard. J'en ai toujours une avec moi.
« Et voilà ! » Dis le zombie, tout content. « Maintenant, il faut t'injecter rapidement. Je sens que tu vas bientôt te transformer. »
Oui, je le sens aussi. Je n'ai plus beaucoup de temps. Pourtant, je veux rester *VIVANT*, mais je ne peux pas. Que dois-je faire ? Que devrais-je devenir ? Me dis-je. Je veux rester *VIVANT*, mais…
Quel sera son choix ? Vous verrez toutes les possibilités au prochain chapitre !
* Si Jack veut rester VIVANT *
« Je resterai *VIVANT* jusqu'à la fin. » Dis-je d’un ton sombre.
Étienne me demande ce que je veux dire par là. Je mets mon arme sur ma tempe. L’Entre-Deux cri de ne pas faire ça.
« Au revoir, Étienne. » Sont mes dernières paroles. « Dis bonjour à Miller de ma part. »
Je me tire une balle dans la tête, mettant fin à ma vie. Étienne crie un juron. Il se dit que Miller va le tué pour m’avoir laissé mourir. L’Entre-Deux avait raison. En effet, quand Miller découvre que je suis mort, il tue Étienne sans pitié. Maintenant, il erre, à la recherche d'un autre survivant pour qu'il prenne Son Sang. Le Sang de Miller.
FIN ALTERNATIVE 1
* Si Jack veut cesser de prendre du sang d’Entre-Deux *
Je casse les tubes de sang. Cela met Étienne en colère.
« Si tu veux devenir un zed, c'est ton choix, mais tu n'avais pas besoin de gaspiller mon sang comme ça ! »
« Désolé. » Dis-je à l’Entre-Deux. « Je dois y aller avant de me transformer. »
« Es-tu sûr ? Je peux t'abattre dès que tu te transformeras pour que tu n'attaques pas d'autres survivants. »
« Depuis quand te soucies-tu des Vivants ? » Demandé-je à Étienne en souriant.
« Euh, non, je ne… Je veux le faire pour toi. Tu as l'air d'être un type bien. Si l'apocalypse zombie n'avait pas eu lieu, on aurait pu être copains. »
Être copains ? Je suppose que oui. Soudain, je me mets à cracher du sang. Mon corps semble être en feu. Ça y est. Ça… commence. Ma vision devient floue.
« Mil…ler… Je… » Arrivé-je à dire avant de m'évanouir.
J'ai à peine le temps de me lever en tant que zombie quand Étienne, fidèle à sa parole, me tire une balle dans la tête.
« Maintenant, la vie de Jack est terminée. » Se dit-il à voix haute. « J'espère que Miller ne me tuera pas pour ça. »
FIN ALTERNATIVE 2
* Si Jack veut continuer de prendre du sang d’Entre-Deux *
Je m'injecte le sang d'Entre-Deux, comme je le fais toujours. Étienne me souhaite bonne chance pour survivre. Je le remercie, je le quitte et je continue à survivre, en me déplaçant de ville en ville et en m'injectant quand c'est nécessaire. J'ai également revu Miller, mais je n'ai pas exprimé ma colère contre lui pour m'avoir caché sa « théorie du sang ».
[X mois plus tard...]
Je m'approche de la femme blonde aux yeux bleus. Une Pure. Elle est terrifiée.
« Un zombie qui parle... comment est-ce possible ?! » S’exclame-t-elle.
« Je suis un Entre-Deux ou plutôt un Super Entre-Deux. »
Je remarque soudain quelque chose à son bras.
« Est-ce une morsure de zombie que je vois là ? »
« Oui. » Me dit la femme. « Après que mon mari, Colin Coudeau, a été tué, j'ai été mordue. »
« Eh bien, je peux te sauver. » Dis-je d’un ton neutre. « Si tu prends mon sang, l'infection sera stoppée et tu ne te transformeras pas. »
La femme blonde me demande si je blague.
« Non, pas du tout, *mais* si tu arrêtes de prendre des doses régulières, tu vas devenir un zombie *et* si tu continues à les prendre, comme je l'ai fait pendant longtemps, tu vas devenir comme moi, un Super Entre-Deux. Je préfère tout te dire à l'avance pour que tu ne regrettes pas ton choix. Maintenant, si tu veux rester *VIVANTE*, tu peux te tuer. Je ne t'en empêcherai pas. »
La femme aux yeux bleus sursaute de stupeur. Quant à moi, je ne peux pas rester bien longtemps, alors je lui demande. La fameuse question.
« Alors, Fille Pure, qu'est-ce que ce sera ? »
« Je... Je ne s… J’ai un nom, tu sais. C’est Elrikari de Elsanim. »
« T’as pas répondu à ma question. »
Elrikari hésite puis elle me donne sa réponse.
* VRAIE FIN *